La prestance du Roy de Bâton en impose presque autant que son charisme. Il a la beauté du diable et l'auréole d'un ange. S'il n'avait l'excuse de la jeunesse, on pourrait le croire futilement arrogant. Pourtant, sa superbe tient essentiellement d'une maîtrise exemplaire de l'univers des passions et des 9 arts majeurs. Son armure flamboyante atteste en outre que le Roy de Bâton est maître en arts martiaux. Son élégance est manifeste, tout comme le luxe de détails chatoyants des parures qui complètent son attirail. Sa cuirasse pourrait être un masque de guerre amérindien ou japonais et, au dessus des jambières de fer, des guêtres rouge et or arborent un M latin qui lui confère le titre de Maître... ou de Mars incarné sur terre. Tandis que son regard fixe l'horizon avec la force imperturbable de sa détermination, sa main droite s'appuie sur un puissant sceptre où la terre et la lune tournent à l'unisson. Ce bâton majestueux s'apparente à un axe de rotation géocentrique, dont le Roy de Bâton serait la puissance motrice. Pourtant, la pointe de ce levier cosmique se plante exactement au milieu de la carte, et plus précisément sous son talon... S'il est cousin d'Achille, le Roy de Bâton semble nous indiquer maladroitement son point faible... à moins qu'il en soit, plus simplement, conscient. La parenté de notre monarque avec le Grand Alexandre est d'autant plus symbolique que son buste, marqué par des épaulettes massives aux dorures finement ciselées, révèle l'image d'un éléphant. Le jeune et impétueux conquérant nous rappelle, avec une humilité toute ironique, que la plus grande victoire est de savoir reconnaître la défaite. D'après "Alexandre le Grand", Konuralp, Turquie (4ème siècle apr. J-C)