« Duos habet et bene pendentes! » : Il en a deux et elles pendent bien... Selon la légende, Jeanne l’Anglaise aurait pourtant déjoué cette épreuve. Elle se serait fait passer pour un homme et aurait été élue pontife entre 855 et 858. Enceinte de son amant, elle aurait finalement été déposée suite à un accouchement public inopiné. Le tarot s’intéresse essentiellement aux accords symboliques de cette histoire. Car conférer à une femme le titre de pontife, c'est lui reconnaître un grand pouvoir séculier et spirituel. Et en effet, recluse dans son couvent, dissimulée sous sa robe, notre Papesse est la gardienne des secrets de la dualité. Ce « 2 », qu’elle incarne, est l’accumulation et le miroir du « 1 » qui se dédouble, probablement par division cellulaire. La Papesse contemple donc notre dualité sexuée. Et elle s’en fait d'autant plus l’ambassadrice qu'on lui attribuerait la maternité de l’œuf qu’elle couve à droite. C’est donc que le livre ouvert sur ses genoux est, simultanément, celui des écritures sacrées (Tripitaka, Bhagavad-Gitâ, Torah, Bible, Coran) et sa biographie. À l’Homme qui saura la lire, elle révèle alors Dieu... et la divinité de sa propre nature. - D'après "Sainte Marie-Madeleine lisant", Piero di Cosimo (1462 - 1522)